Bienheureuse Imelda Lambertini
La dévotion à la Bienheureuse Imelda a été très vivante parmi les dominicains français au XIXe siècle. Le bienheureux Jean-Joseph Lataste, a publié à son sujet une brochure, La Bienheureuse Imelda Lambertini, Paris, Poussielgue, 1866, 36 p., qui a connu cinq éditions de 1866 à 1875, c’est-à-dire à l’époque de la réalisation de ces vitraux.
Caractéristique de la dévotion du P. Lataste à l’eucharistie, la dédicace est une invitation adressée aux petits enfants pour qu’ils se préparent à recevoir « du Dieu de l’eucharistie le baiser de la réconciliation et de l’amour » et à leurs parents pour qu’ils retrouvent les souvenirs de leur première communion et y puisent le désir de revenir à la sainte table. À ses yeux, la bienheureuse Imelda, exprime le désir intense qui l’animait de faire partager sa dévotion à l’eucharistie. Au début de 1866, le P. Lataste a la joie de recevoir de son ami et frère de noviciat, le P. Lévy, missionnaire dominicain à Mossoul (Irak), qui partage sa dévotion à la bienheureuse Imelda, le récit de la guérison d’une petite Imelda irakienne à la suite de sa première communion. Dans cette lettre du 3 décembre 1865, le P. Lévy annonce également son désir de traduire en arabe le livret du P. Lataste sur la bienheureuse Imelda.
Biographie d’Imelda Lambertini
- Naissance en 1322 à Bologne
- Décès le 13 mai 1333 à Bologne
- Béatification en 1826 par Léon XII
- Fêtée le 12 mai
Son père, Egano Lambertini, gouverneur de Brescia et ambassadeur par-devant la République de Venise, était aussi remarquable par son habileté, sa prudence et sa valeur militaire que par sa foi profonde et son amour des pauvres. Sa mère, Castora Galuzzi, demandait à la Vierge la grâce d’avoir un enfant. Après avoir beaucoup prié, elle eut une jolie petite fille. Dès sa naissance, Castora l’offrit à la Vierge, qui accepta l’offrande. Imelda manifesta dès le berceau une intelligence précoce qui s’ouvrait naturellement aux lumières de la foi. C’était une enfant obéissante, qui ne faisait pas de caprices. Elle s’était aménagé un petit oratoire où elle priait. À 10 ans, elle entra chez les Dominicaines de Val di Petra, près de Bologne, et prit l’habit avec joie. Novice, elle voulut observer la Règle tout entière bien qu’elle n’y fût pas obligée. Aucune austérité ne l’effrayait, et elle s’appliquait en tout à ressembler à Jésus crucifié. Elle passait des heures en adoration devant Jésus-Hostie. Durant la messe, elle versait d’abondantes larmes, surtout au moment de la communion. Elle disait aux sœurs : « Je vous en prie, expliquez-moi comment on peut recevoir Jésus dans son cœur sans mourir de joie. »
C’était l’usage du pays de ne donner la première communion qu’à l’âge de quatorze ans. Le jour de l’Ascension 1333, Imelda supplia de nouveau son confesseur, mais il resta inflexible. L’enfant s’en alla à la chapelle en pleurant, afin d’y entendre la messe. Le Seigneur Jésus, si faible contre l’amour, ne put résister davantage aux vœux de cette âme angélique. Au moment de la communion, une hostie s’échappa du ciboire, s’éleva dans les airs, franchit la grille du chœur et vint s’arrêter au-dessus de la tête d’Imelda. Les religieuses avertirent le prêtre du prodige. Lorsqu’il s’approcha avec la patène, l’hostie immobile vint s’y poser. Ne doutant plus de la volonté du Seigneur, il communia Imelda. Les religieuses, saisies d’un étonnement inexprimable, restèrent longtemps à regarder cette enfant toute irradiée d’une joie surnaturelle, prosternée en adoration. Ressentant finalement une vague inquiétude, elles appelèrent Imelda, la prièrent de se relever, puis lui en donnèrent l’ordre. L’enfant toujours si prompte à obéir paraissait ne pas même les entendre. En allant la relever, les sœurs s’aperçurent avec stupéfaction qu’Imelda était morte : morte de joie et d’amour à l’heure de sa première communion. Cette petite sainte a été surnommée : la fleur de l’Eucharistie. Elle est la patronne des premiers communiants.