Trois saintes dominicaines contemplatives

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Sainte Catherine de Ricci

Biographie de sainte Catherine de Ricci
Vitrail réalisé chez Barelon, selon un dessin du P. Danzas.
  • Naissance à Florence, le 23 avril 1522
  • Décès au Prato, le 2 février 1590
  • Béatifiée en 1732 par Clément XII
  • Canonisée en 1746 par Benoît XIV
  • Fêtée le 13 février

Désireuse d’une vie religieuse stricte, elle entra dans un monastère dominicain fondé par des femmes marquées par la prédication de Savonarole. Bénéficiant de nombreuses grâces mystiques, en particulier d’une extase du jeudi après midi au vendredi après midi toutes les semaines durant douze ans.

Elle collabora par correspondance avec le pape saint Pie V, avec l’archevêque de Milan, saint Charles Borromée et sainte Marie-Madeleine de Pazzi. Elle soutenait tous leurs efforts en ces temps du grand mouvement réformateur de l’Église, et s’appliqua à honorer sans relâche les mystères de la passion de Jésus-Christ, qu’elle mérita même d’éprouver. Elle garda, dans une vie de haute mystique, un parfait équilibre dans les hautes charges spirituelles et temporelles qu’elle eut à assumer.

Sainte Rose de Lima

Biographie de sainte Rose de Lima (Isabel Flores)
Vitrail réalisé chez Barelon, selon un dessin du P. Danzas.
  • Naissance le 20 avril 1586 à Lima, Pérou
  • Décès le 24 août 1617 à Lima, Pérou
  • Béatification le 15 avril 1668 par Clément IX
  • Canonisation le 2 avril 1671 par Clément X
  • Fêtée le 23 août

Tertiaire dominicaine, elle a passé sa vie dans la pénitence dans un ermitage dans le jardin de ses parents, se dévouant auprès des Indiens et des malades.

Première sainte canonisée du Nouveau Monde (en 1671), patronne du Pérou, de l’Amérique, des Philippines, des Indes (qu’elle aurait voulu évangéliser), des jardiniers et des fleuristes.

Isabel Flores était la dixième enfant d’une pauvre famille espagnole de Lima au Pérou. Très vite, elle manifeste pour le Christ un amour si violent qu’elle multiplie les austérités. À 4 ans et demi, elle reçoit la grâce de savoir lire sans avoir appris, l’ayant simplement demandé dans la prière. Elle en profitera pour se nourrir de la vie de sainte Catherine de Sienne qui deviendra son modèle. À 5 ans, elle se consacre à Dieu. À 20 ans, elle prend l’habit des tertiaires dominicaines. Les onze années qui lui restent à vivre, elle les passera, à demi-recluse, dans un minuscule ermitage au fond du jardin de ses parents, dans la prière et une austérité effrayante. En échange, elle reçoit des grâces mystiques étonnantes. Dans le même temps, elle se dévoue au service des indiens, des enfants abandonnés et des vieillards infirmes. Ses visions éveillent les soupçons de l’Inquisition. Elle devra subir des examens et la sûreté doctrinale de ses réponses impressionnera ses interrogateurs. À sa mort, le petit peuple de Lima se presse sur sa tombe pour en recueillir un peu de terre. [Voir le Dictionnaire des saints (allemand).]

Sainte Agnès de Montepulciano

Vitrail réalisé chez Barelon, selon un dessin du P. Danzas.

Sainte Catherine de Sienne avait une grande vénération pour sainte Agnès, moniale dominicaine. Elle aimait se rendre à Montepulciano pour prier auprès de la tombe d’Agnès. Elle s’y rendait comme au mont Thabor, et l’accueil reçu dans cette petite communauté monastique lui semblait si paradisiaque qu’elle écrivait à une amie : « Savez-vous que l’envie me prend de dire : ‘Faisons ici trois tentes’… »

Selon Raymond de Capoue, si Catherine avait un si ardent désir de prier auprès d’Agnès, c’est parce qu’elle « avait appris par révélation qu’elle serait placée dans le royaume des cieux avec la bienheureuse Agnès de Montepulciano, qu’elle jouirait du même degré de gloire et l’aurait ainsi comme compagne d’éternelle béatitude. (…) Catherine avait avoué confidentiellement, tant à moi qu’à son autre confesseur », que cette révélation « lui avait mis au cœur un vif désir de visiter les reliques de cette bienheureuse et de recevoir ainsi, dès cette vie, les premières arrhes d’un bonheur sans fin, que pareille compagnie devait lui procurer dans l’éternité ».

Catherine fait un lien entre Marie Madeleine et Agnès, entre l’apôtre du Christ, « passionnée pour son Maître », et la contemplative, toute imprégnée d’humilité et de charité, « qui voulait toujours s’abaisser elle-même…, en reconnaissant que toutes les grâces et les vertus lui venaient de Dieu ». Catherine considère ces deux saintes, avec la Vierge Marie, comme ses deux mères.

Biographie de sainte Agnès de Montepulciano (Agnese Segni)
  • Naissance le 28 janvier 1268 à Gracciano, près de Montepulciano
  • Décès le 20 avril 1317 à Montepulciano
  • Béatification le 1608 par Clément VIII
  • Canonisation le 1726 par Benoît XIII
  • Fêtée le 20 avril

Fondatrice du monastère des dominicaines de Montepulciano. Représentée avec un agneau par jeu de mot avec son nom et à cause de sa dévotion à l’Agneau de Dieu.

À 4 ans, elle cherchait la solitude pour mieux prier. À 9 ans, l’âge des fiançailles, elle obtient de ses parents, riches et chrétiens, d’entrer en religion. Désormais, sa vie ne sera plus qu’une continuelle oraison. Elle entre chez les Sœurs du Sac (ainsi nommées parce que leur habit, de toile grossière, ressemblait à un sac), où on lui confiera bientôt la charge d’économe. En 1283, à 15 ans, elle entre dans une communauté nouvelle à Precesso, près d’Orvieto. Très douée et pleine de sagesse spirituelle, elle ne tarde pas à être nommée abbesse de ce couvent où elle passe une grande partie de sa vie dans la joie et les souffrances (rhumatismes).

À 32 ans, en 1306, elle revient à Montepulciano pour y fonder un couvent de sœurs dominicaines, à l’extérieur de la ville, à l’endroit d’une maison fréquentée par des prostituées. Avec l’accord de l’évêque d’Orvieto, elle y construit un oratoire dédié à la Vierge, qui sera agrandi en 1311. Elle acheta donc une partie de la petite colline attenante à celle de Montepulciano, avec l’argent qu’elle reçut des riches et des pauvres. Elle devint prieure de ce monastère et mourut à 49 ans.

Les religieuses, la voyant mourir, la suppliaient de demander sa guérison. « Si vous m’aimiez vraiment, leur dit-elle, vous vous réjouiriez de ma mort, puisque je m’en vais à mon Bien-Aimé. Je vous serai plus utile au paradis qu’ici ; ayez confiance, je serai toujours avec vous ». Puis, levant les yeux et les mains vers le ciel, elle dit avec un sourire ravissant : « Mon Bien-Aimé est à moi, je ne le quitterai plus ».

Son corps non corrompu repose au couvent des Dominicaines de Montepulciano.

Sainte Agnès est avant tout une âme contemplative. Pour elle, Dieu est le Bien-Aimé : elle lui manifeste une amitié sans réserve, une tendresse sans limite, une confiance sans borne ; il la comble de faveurs extraordinaires, répond à ses désirs et satisfait même ses moindres caprices. Aussi la représente-t-on caressant l’Agneau de Dieu qu’elle tient dans ses bras et dont elle porte le nom. On la représente aussi avec les trois cailloux qu’elle aurait reçus de la Vierge pour construire son monastère.

Un jour une extase lui fit manquer la messe. Revenue à elle, elle se mit à pleurer de ne pouvoir ce matin-là recevoir son Bien-Aimé. Jésus lui envoie alors porter la communion par l’ange qui l’avait assisté dans son agonie. C’est encore cet ange qui viendra annoncer à Agnès les souffrances et la mort qu’elle aura à endurer : « Prends ce calice, ô bien-aimée du Christ, lui dira-t-il, bois comme lui jusqu’à la lie ».

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