par Olivier Rey, chercheur au CNRS et enseignant à la Sorbonne, auteur notamment d’Itinéraire de l’égarement (Seuil, 2003) et d’Une folle solitude (Seuil, 2006).
On peut mesurer les choses les unes par rapport aux autres. On peut aussi les comparer à ce qu’il conviendrait qu’elles soient. La pensée scientifique et technique a rejeté cette seconde manière de mesurer, en tant que purement subjective. Et pourtant, il ne peut y avoir pour l’être humain de vie bonne qui ne respecte une certaine « mesure », au sens de « juste mesure ». Or dans bien des domaines, nous sommes sortis du cadre propice à l’épanouissement d’existences authentiquement humaines. Retrouver ce cadre n’est pas seulement un impératif de survie, mais aussi une condition pour vivre véritablement.